portable qui vibre. pas bien longtemps. deux petits bruits qui résonnent dans la chambre de la gamine. regard qui se pose sur son mobile. message d'une de ses amies. quelques simples mots qui s'affichent. oublies pas la soirée ce soir. t'as promis d'y venir. c'est mon anniversaire, t'as pas l'droit de me faire un faux plan. juste ça. rien que ça. et elle sourit quelque peu sahar. parce que y'a pas de formalités. pas de politesse. même pas de salutation. c'est comme ça entre elles. entre toutes les filles du groupe en fin de compte. elle reste assise sur son lit, sahar. elle réfléchit un bref instant avant de répondre. réponse positive. elle veut y aller. évidement. mais y'a un obstacle. et de taille. jahir. qui doit sûrement traîner dans le salon vu l'heure. sahar, elle commence à se préparer. sans sortir de sa chambre. presque en secret. elle choisit une tenue d'abord. trouve un short en jeans un peu troué et un haut assez basique. près du corps sans pour autant mouler. elle veut pouvoir sortir, avoir l'accord de son aîné en se pointant devant lui. alors les décolletés, c'est impensable. les robes trop moulantes, à la poubelle. les bas trop courts, qu'elle ne portera sûrement jamais. pas en dehors de l'appartement du moins.
sahar, elle se maquille. évidement. parce que toutes les filles le seront. parce que sahar, elle veut faire un effort. pour cette occasion. pour cet anniversaire. elle le lui doit bien. sahar, elle aurait pu venir en jogging et chignon pété si c'était une soirée juste entre elles. mais ce n'est pas le cas. clairement pas le cas. y'aura les filles, évidement. mais y'aura des tas d'autres personnes. des filles. des gars. des jeunes. des plus vieux. des plus jeunes. des beaux. des moches. des sympas. des abrutis. sahar, elle restera avec les filles de toute manière, soigneusement collée à la bande. de toute manière, les groupes de filles dans les soirées, ça ne se sépare jamais vraiment. quelques instants au plus. la gamine, elle se regarde dans le miroir. attentivement. et elle se trouve jolie, vraiment. parce que ça change de comment elle est d'ordinaire. yeux maquillés et lèvres colorées, baskets aux pieds et cheveux bouclés, elle sort de sa chambre sahar. les dents qui martyrisent déjà l'intérieur de sa joue. parce qu'elle se doute déjà que ça ne va pas passer. que jahir, il va pas aimer la surprise. la surprise de l'entendre lui dire qu'elle veut y aller. qu'elle veut sortir, ainsi habillée. son aîné posé dans le canapé. regard rivé sur son téléphone alors que la télé diffuse un quelconque reportage animalier. jahir ? elle l'appelle. doucement. juste pour avoir son attention. juste pour qu'il détourne son regard de son téléphone pour le porter sur elle. mais elle enchaîne. avant même que son regard ne se pose sur le sien. avant même qu'il n'observe sa tenue. son maquillage. sa coiffure. y'a l'anniversaire d'une amie ce soir. j'ai promis que j'y irais. elle lâche les mots. le ton toujours doux. comme pour l'amadouer. mais il la connait jahir. il la connait trop bien. sahar, elle pourrait mentir. dire que c'est pas un anniversaire. juste une soirée entre filles. un truc sans prise de tête. mais sa tenue ne colle pas. son maquillage ne colle pas. sahar, elle a presque pour habitude d'enfiler des jogging et des jeans pour sortir. les autres vêtements qu'elle garde en exposition dans on armoire. ça fait joli. ça donne un style varié dans ses tenues. ça fait habillé. sahar, elle les enfile, parfois, quand jahir n'est pas là. quand elle a le champ libre, tout simplement.
la gamine, elle croise les bras contre sa poitrine, en attendant la réaction de jahir. elle ne bouge pas. pas d'un poil. attend la sentence qui ne tardera pas. y'a pas des masses de choix de toute manière. soit il lui impose de venir avec elle. soit il l'empêche de sortir. soit il la laisse partir en lui imposant diverses choses. c'est obligé. jahir, il peut pas juste la laisser filer sans rien dire. sans rien faire.
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Sujet: enfants terribles. (jahir) 
