outfit | Elle aimait ça, Mikkie. Les soirées, les années 80. Après tout, cette année était celle de sa naissance. Mais elle était bien trop jeune pour se rappeler de quoi que ce soit. Pourtant, elle s’est toujours intéressée à cette époque. La musique, l’ambiance. C’était ce qui la faisait vibrer. Alors, quand elle a vu les affiches annonçant une soirée sur ce thème, elle n’a guère vraiment hésité. Et pour jouer le jeu à fond - parce qu’elle est comme ça - elle a parcouru les friperies de la ville. Peu extravagante, mais pourtant dans le thème, c’est vêtue d’un pantalon taille haute jaune moutarde et d’un t-shirt bleu qu’elle s’est rendue à la salle communautaire de la ville. Endroit spécialement redécoré pour le thème. Des étoiles plein les yeux, Mikkie ne savait où donner de la tête. Il n’y avait pas encore grand monde au miss paty's dinner, cependant la soirée s’annonçait bien bonne.

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Pour cette soirée avec pour thème Grease, Heidi n'avait pas fait dans l'originalité au niveau de sa tenue. Mais elle préférait nettement être sexy, alors sa tenue lui convenait parfaitement. Un top noir aux épaules découvertes, un perfecto noir, un pantalon en cuir, des escarpins rouges ainsi que du vernis et du rouge à lèvres de la même couleur, et la voilà qui était parée. Pas question par contre de porter une affreuse perruque blonde, elle préférait garder ses cheveux, néanmoins bouclés. Revenue depuis peu, la jeune femme était ravie de revoir sa très proche amie, heureuse de passer du temps avec elle alors que pendant six mois, elles ne s'étaient pas vues, si ce n'est par téléphone lorsque Heidi  et Ivy n'étaient plus sans réseau. Les deux femmes s'étaient préparées ensemble, préférant alors s'y rendre à deux que chacune de son côté. — Si jamais quelqu'un t'intéresse ce soir, je serais ravie que tu me laisses., dit-elle avec un clin d’œil et le sourire malicieux, alors qu'elles entraient dans le dinner. Certes, elles avaient prévu de passer ensemble cette soirée, mais Heidi préférait la prévenir qu'elle accepterait sans aucun soucis qu'elle l'abandonne et ne serait pas égoïste. Sait-on jamais, l'information serait peut-être utile.

Puéril, le premier mot qui traverse sa bouche lorsque l'annonce se rend jusqu'à sa porte. Il n'a pas le temps pour la fête, Chris. Pas le temps de se prélasser devant un milkshake a commander des burgers, à danser sur le film le plus ridicule qui existe. Mais il est là quand même, après que sa surfeuse lui est demandé. Comment lui résister, dire non à ce visage plein d'entrain. Il est faible, naïf, se laisse facilement distraire. Sa présence à l'événement tient sur un bout de fil, une seule motivation: trouver la proie parfaite. Il décide de ne pas faire beaucoup d'effort au niveau de sa tenue, une veste de cuir, un t-shirt blanc entré dans un pantalon noir. Il stylise ses cheveux à la manière de Danny Zuko, manquant rire devant le sarcasme de l'adolescent généralement bad boy mais mauvais en sport. Tout le contraire émane des pores de Chris. Le playeur sort de son studio quelques minutes plus tard, prend les clés de sa vieille Cadillac 1959 restauré par son beau-père - soit l'homme qui l'a élevé - et file en direction de l'événement. Il en est presque choqué de constater qu'il s'agit d'une réunion de ses exs. Par la droite il croise Mikkie qui est de dos, qu'il n'a pas revue depuis près de dix ans, si ce n'est plus. Il pousse un "hun" en détournant le regard pour croiser les prunelles de Heidi, la sportive qui a conquit son attention - et naquit dans ses draps - l'espace d'un été. Mais comme toujours, il a été con avec les deux. Une l'a plaqué, mauvais souvenir. L'autre l'a laissé en plan, prenant l'avion, ciao monde cruel. Dans ce mélange de sentiments, il ne sait même plus vers qui se tourner. Mais il est con, comme il ne s'en fait plus. Golden boy s'approche du comptoir et commande deux milkshake, venant ensuite en déposé un devant @Mikkie Grice. « Mikkie. Tu fais quoi ici? » Car apprendre qu'il possède une gosse de quinze ans ne figuraient pas sur le haut de ses priorités quand elle est venue cogner chez lui.

Des escarpins noirs, un legging de la même couleur, une marinière et une veste rose bonbon signée Pink Ladies, ainsi va la composition de la tenue de la jeune femme. Abby ajuste le foulard qu’elle  noué autour de son cou, le noeud qu’elle a dans les cheveux et le glose rouge de sa bouche. Accompagnée de son amie, elle pénètre dans l’enceinte de la salle transformée en dinner géant. « Ne dis pas n’importe quoi, merci. » Elle se retient de lui retourner la remarque, la jeune femme n’arrête pas d’oublier que qu’Heidi est mariée. Ayant été prise de court par l’annonce de la nouvelle, malgré les mois écoulés, et n’ayant pas eu l’occasion d’assister à quoi que ce soit, l’information semble avoir du mal à être assimilée. Abby porte la paille du milkshake attrapé dans la foulée à ses lèvres et balaye la salle du regard; il s’arrête net sur Chris qui se trouve pile dans son champ. Urgh. La jeune femme trouve le moyen de faire face à son amie, se retrouvant dos au jeune homme qu’elle n’a pas particulièrement envie de croiser au milieu de tous ces visages familiers. Abby balance sa tête au rythme de la musique, puis ses épaules. En un rien de temps c’est tout son cops qui bouge; « Allez viens. » elle attrape la main de son amie pour l’entrainer avec elle un peu plus sur la piste.

— Tu es enfin célibataire, tu devrais bien profiter. Durant six années avec le même homme, ce qui semblait un exploit pour la Attwood, il semblait qu'Abby devrait enfin profiter de ce célibat et laisser plus vivre. Certes, Heidi était une grande amie du couple, donc de River, mais il n'empêchait pas qu'elle savait être objective. Plusieurs gorgées de milkshake à la vanille avalées -qu'elle trouvait d'ailleurs délicieux alors qu'elle préférait souvent les boissons moins enfantines-, Heidi suivit le mouvement de la jeune maman alors qu'elle atterrissaient toutes les deux sur la piste, dansant joyeusement sur une musique du film culte, comme beaucoup le faisaient autour d'elles. Un bon moyen de décompresser et passer du bon temps, sans forcément penser à ses problèmes. Mais elle s'arrêta net en découvrant le Baccari, pour se pencher vers Abby. — Finalement, laisse-moi rectifier. Je te laisse repartir avec n'importe quel homme, ou n'importe quelle femme d'ailleurs, excepté celui-là., dit-elle en faisait un signe de tête discret vers un brun dénommé Chris. Il semblait naturel et logique qu'elles avaient un code d'honneur de l'amitié après tout. On ne fréquentait pas les exs, aventures et anciennes relations de chacune après tout, mais la brunette avait une confiance aveugle en Abby sur ce point, tout comme elle l'avait en Stella.